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2 grammes d’alcool dans le sang sanction : ce que prévoit réellement la loi sur la route

2 grammes d'alcool dans le sang sanction : ce que prévoit réellement la loi sur la route

2 grammes d'alcool dans le sang sanction : ce que prévoit réellement la loi sur la route

2 g d’alcool par litre de sang. Le simple chiffre donne le vertige. Pourtant, sur la route, certains en arrivent là. Et à ce stade, on ne parle plus d’« erreur de jugement » mais d’un comportement que la loi traite comme un danger majeur pour les autres et pour soi.

Dans cet article, on va regarder froidement ce que prévoit réellement le Code de la route à ces niveaux d’alcoolémie, ce que vous risquez en pratique, et ce que cela implique pour votre permis, votre voiture… et votre assurance. Sans dramatiser pour le plaisir, mais sans minimiser non plus.

Rappel des seuils légaux : à partir de quand est-on hors-la-loi ?

Avant de parler de 2 g/L, il faut bien cadrer les seuils fixés par la loi française.

Pour un conducteur « classique », les limites sont les suivantes :

À 2 g/L, on est très loin de la limite. Juridiquement, vous êtes dans le cadre du délit (comme dès 0,8 g/L), mais avec un niveau d’alcool qui pèse lourd dans l’appréciation du juge : ivresse manifeste, perte de contrôle, risque d’accident gravissimes…

En pratique, plus le taux est élevé, plus les sanctions sont appliquées sévèrement, surtout s’il y a récidive ou accident.

2 g/L d’alcool : ce que ça signifie concrètement dans votre organisme

2 g d’alcool par litre de sang, ce n’est pas juste “quelques verres de trop”. À ce stade :

Les médecins parlent de phase d’ivresse marquée à profonde. Sur un circuit fermé, c’est déjà dangereux. Sur route ouverte, entouré de familles, de motards, de cyclistes, c’est tout simplement incompatible avec la conduite.

À partir de 0,8 g/L : passage en délit, ce que dit le Code de la route

Dès que le taux d’alcool dépasse 0,8 g/L de sang (ou 0,40 mg/L d’air expiré), le Code de la route (article L234-1 et suivants) qualifie l’infraction de délit. Les peines encourues sont déjà lourdes, même sans accident ni récidive :

À 2 g/L, on est largement dans ce cadre. La qualification ne change pas (c’est toujours un délit), mais le magistrat disposera d’arguments pour appliquer les maxima des peines, surtout si d’autres circonstances aggravantes sont présentes (vitesse excessive, refus d’obtempérer, passagers mineurs, etc.).

2 g/L au volant : quelles sanctions en pratique ?

Si vous êtes contrôlé avec un taux autour de 2 g/L, la chaîne des événements est assez prévisible.

Étape 1 : rétention immédiate du permis

Les forces de l’ordre procèdent à :

Étape 2 : suspension administrative

Le préfet peut ensuite prononcer une suspension administrative de votre permis, généralement de 6 mois à 1 an, parfois plus selon le contexte (accident, comportement, antécédents).

Étape 3 : poursuites pénales

Vous serez convoqué devant le tribunal (souvent le tribunal correctionnel). Là, le juge pourra décider :

Dans les cas où le taux est autour de 2 g/L, la suspension simple devient rarement la seule sanction. L’annulation de permis est fréquente, surtout si vous n’êtes plus en permis probatoire et que le juge estime que l’alcool au volant n’est pas un « accident de parcours » mais un risque installé.

Et si vous provoquez un accident à 2 g/L ?

On entre ici dans un autre registre. En cas d’accident corporel ou mortel, 2 g/L change totalement la lecture juridique de la situation.

Le conducteur alcoolisé ne sera plus jugé pour « simple » conduite en état alcoolique, mais pour :

Les peines encourues explosent :

Et ce n’est que la partie pénale. Côté civil, la facture peut être encore plus lourde.

Conséquences avec l’assurance : là où ça fait très mal

Beaucoup de conducteurs pensent : « L’assurance paiera de toute façon. » C’est (partiellement) vrai… mais pas dans le sens espéré.

Concrètement :

En langage simple : il indemnise d’abord, puis il peut venir frapper à votre porte avec une demande de remboursement portant sur :

Ce risque financier à vie est souvent sous-estimé. Un accident grave à 2 g/L peut peser sur vos finances pendant des décennies.

Première fois ou récidive : un critère déterminant

À taux d’alcool égal, la situation n’est pas la même si c’est votre première fois ou si vous êtes déjà passé par là.

Première infraction à 2 g/L

Le juge regardera :

Vous restez dans un cadre délictuel sévère, mais vous avez un peu plus de marge pour éviter la prison ferme. En revanche, annulation du permis + forte amende + stage + EAD restent très probables à ce niveau de taux.

Récidive à 2 g/L (ou au-dessus de 0,8 g/L)

La récidive d’alcool au volant est expressément prévue par la loi comme une circonstance aggravante. Les peines maximales peuvent être doublées :

La récidive envoie aussi un signal clair au juge : le message n’est pas passé la première fois. À partir de là, la probabilité d’une peine de prison ferme augmente nettement.

Éthylotest anti-démarrage et suivi : ce qui vous attend après

On parle souvent des sanctions immédiates (amende, retrait de permis), mais moins de ce qui suit. Pourtant, à 2 g/L, l’après est rarement anodin.

Le tribunal peut imposer :

Sur le plan pratique, cela signifie : démarches administratives, coûts récurrents, contraintes fortes pour vos déplacements professionnels et personnels. Pour beaucoup, la vraie sanction se joue là, dans la durée.

« 2 grammes, ça représente combien de verres ? »

C’est la question qui revient souvent. La réponse honnête : cela dépend de nombreux facteurs :

Mais en ordre de grandeur, pour un adulte « moyen », 2 g/L correspondent à quelque chose comme :

Autrement dit, on ne se retrouve pas à 2 g/L par accident en ayant « mal compté un verre ». On est sur une consommation massive, souvent sur une soirée entière, parfois avec une accélération en fin de soirée (« le dernier pour la route »… exactement celui qu’il ne faut pas prendre).

Road trip, trajets pro, vie quotidienne : l’impact réel sur votre mobilité

Perdre son permis suite à une alcoolémie à 2 g/L, ce n’est pas juste « se débrouiller quelques mois sans voiture ».

Selon votre situation, l’impact peut être très concret :

Sur un blog auto, on parle souvent plaisir de conduite, innovation, mobilité électrique… mais tout ça s’effondre quand une soirée trop arrosée vous sort durablement de la route, au sens propre comme au figuré.

Comment les forces de l’ordre mesurent-elles votre taux ?

Petite précision technique utile, surtout pour ceux qui aiment comprendre les chiffres.

Sur le terrain, les agents utilisent :

L’équivalence approximative est la suivante :

En cas de contestation, ou pour des raisons médicales, une prise de sang peut être demandée. Elle fera foi devant le tribunal.

Le seul vrai « plan B » à 2 g/L : ne pas toucher au volant

On peut parler longtemps de chiffres, de textes de loi et de sanctions, mais au fond, la mécanique est simple :

La plupart des drames liés à l’alcool au volant ne sont pas des surprises totales. Ce sont des scénarios parfaitement prévisibles quelques heures avant : on sait qu’on va boire, on sait qu’on doit rentrer, et on laisse le hasard décider. Sur la route, le hasard finit souvent au tribunal… ou à l’hôpital.

La loi est très claire à partir de 0,8 g/L, et impitoyable en pratique quand on atteint 2 g/L. Garder ça en tête, ce n’est pas céder à la peur, c’est simplement protéger ce qui compte : sa vie, celle des autres, et sa liberté de continuer à prendre le volant, pour de bonnes raisons.

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