Un monument sur roues, désormais hybride : le Toyota Land Cruiser s’offre un nouveau souffle
Quand on parle de 4×4 mythiques, difficile de ne pas évoquer le Toyota Land Cruiser. C’est une légende vivante, un baroudeur reconnu pour sa fiabilité, sa robustesse et sa longévité à toute épreuve. Mais que se passe-t-il quand une telle icône se met au goût du jour avec une motorisation hybride ? Faut-il craindre la perte de son ADN tout-terrain ? Pas vraiment. Toyota joue gros avec la nouvelle génération du Land Cruiser, et le virage est bien négocié. Aujourd’hui, on plonge dans le design, l’autonomie et les équipements de ce tout nouveau Land Cruiser hybride. Accrochez vos ceintures.
Design : retour aux sources avec une touche de modernité
Le Land Cruiser 250 (nom officiel pour cette nouvelle génération) se distingue dès le premier regard. Il revient à une allure plus anguleuse, presque rétro, qui rappelle les modèles des années 80-90. Un clin d’œil assumé à ses origines tout en intégrant des éléments modernes, à commencer par les feux LED rectangulaires et une calandre plus verticale. Il respire la robustesse, et ce n’est pas qu’un effet de style. Le véhicule repose sur la plateforme TNGA-F, la même qui équipe le Toyota Tundra et le Lexus LX, repensée pour encaisser du lourd, tout terrain comme conduite urbaine.
Deux visages sont proposés : un look moderniste avec phares fins et un autre plus rétro, très apprécié des puristes, avec des optiques rondes. Autrement dit, Toyota ménage la chèvre et le chou. L’empattement a été allongé pour accroître la stabilité et l’habitabilité, mais les proportions restent justes. Ce n’est pas un pachyderme high-tech sans âme, c’est un 4×4 avec du charisme et de la présence.
Sous le capot : l’hybride volume 1
On l’attendait presque en full électrique, mais Toyota fait dans le pragmatisme : le Land Cruiser 2024 embarque un moteur hybride léger (mild-hybrid), combinant un bloc 4 cylindres 2.4 litres turbo essence à un système électrique 48V. Ensemble, ils délivrent 330 chevaux et 630 Nm de couple. Pas mal, non ?
La transmission est confiée à une boîte automatique à 8 rapports couplée à une transmission intégrale permanente avec différentiel central verrouillable. Autrement dit, oui, ce Land Cruiser reste un vrai franchisseur. Les puristes qui craignaient l’arrivée d’une hybridation typiquement urbaine peuvent dormir tranquilles.
C’est important de noter que Toyota fait le choix d’un mild-hybrid, certainement pour équilibrer performances et coûts. Résultat : une consommation rationalisée pour un engin de presque 2,5 tonnes, tout en conservant une belle réserve d’énergie en hors-piste. Certes, ce n’est pas l’hybride auto-rechargeable typique des Prius, mais c’est une mine de puissance couplée à un système électrique intelligent pour des relances et un confort bienvenus.
Autonomie et impact environnemental : entre raison et passion
La vraie question : est-ce que l’hybridation permet de faire des économies de carburant significatives ? La réponse est nuancée. Selon les premiers chiffres (non définitifs pour l’Europe), la consommation moyenne s’annonce entre 9 et 10 L/100 km. Ce n’est pas une révolution, mais pour un engin de ce gabarit, ce chiffre est honnête. Et surtout, les émissions de CO₂ sont en baisse sensible par rapport aux anciens V8 diesel, ce qui facilite l’homologation sur des marchés toujours plus réglementés.
Aucune version plug-in pour l’instant, ni de déclinaison 100% électrique, même si on peut imaginer qu’une électrification plus poussée est dans les cartons à moyen terme. Toyota reste fidèle à sa stratégie modulaire et progressive. Et pour les baroudeurs qui parcourent les pistes hors réseau au fin fond de l’Atlas ou du bush australien, l’hybride léger est un compromis pertinent.
Équipements : un arsenal technologique bien ciblé
Le nouveau Land Cruiser fait un bond en avant en termes d’équipement. Là où ses prédécesseurs misaient sur la simplicité presque spartiate, cette version 2024 se montre bien plus généreuse. On retrouve notamment :
- Un écran multimédia tactile de 12,3 pouces compatible Apple CarPlay et Android Auto.
- Une instrumentation numérique personnalisable
- Un système audio premium JBL (sur les finitions hautes)
- Le système Multi-Terrain Monitor, qui affiche une vue presque à 360° autour du véhicule, bien pratique pour les manœuvres off-road
- Le système Crawl Control, pour avancer à vitesse constante sur les terrains accidentés sans toucher aux pédales
- Le système Toyota Safety Sense, avec un régulateur adaptatif, une alerte de franchissement de ligne, un freinage d’urgence autonome et la reconnaissance des panneaux de signalisation
En clair, le Land Cruiser 2024 ne joue pas la carte du minimalisme, mais celle de l’efficacité moderne. Chaque technologie a sa place, pour sécuriser les trajets, améliorer le confort ou faciliter la vie hors des sentiers battus. Pas de gadgets inutiles ici. Giacomo validerait sans sourciller.
À l’intérieur : de l’espace, du pratique, et (enfin) une dose de raffinement
Oubliez la cabine rustique du vieux modèle. Ce nouveau Land Cruiser propose un intérieur nettement plus raffiné, sans tomber dans la débauche de cuir plein fleur ou de surfaces tactiles partout. C’est cohérent, fonctionnel et bien pensé. Les rangements sont nombreux, les matériaux robustes mais agréables, et l’ergonomie est au rendez-vous.
La banquette arrière offre un bon espace aux jambes, et les versions 7 places disposent de sièges escamotables dans le coffre. Le volume de chargement est généreux, idéal pour un road-trip familial ou une expédition en autonomie.
Petit détail apprécié : la planche de bord conserve des boutons physiques pour les fonctions essentielles. Pas besoin de fouiller dans des menus à rallonge pour activer le blocage de différentiel ou couper l’ESP. Toyota a écouté les retours de ses clients acteurs du terrain, et ça se sent.
Un véritable Land Cruiser, mais prêt pour les enjeux du XXIe siècle
Avec cette mouture hybride, Toyota ne trahit pas l’ADN du Land Cruiser. Au contraire, il le fait évoluer sans le dénaturer. Le châssis séparé, la transmission intégrale sérieuse, et les aptitudes off-road sont toujours là. Mais on ajoute une dose bienvenue de technologie, un confort modernisé, et une motorisation plus en phase avec les normes environnementales d’aujourd’hui.
Alors oui, les puristes du diesel grogneront peut-être. Mais face au défi réglementaire, Toyota n’a pas fait de demi-mesure. Le résultat est un vrai 4×4 capable qui sait se montrer civilisé quand il le faut et ravaler la poussière quand l’appel de l’aventure se fait sentir.
Est-ce que le nouveau Land Cruiser fera tomber les fans du Defender ou du Mercedes Classe G ? Probablement pas. Mais il reste ce qu’il a toujours été : un outil automobile pensé pour durer, capable d’aller loin, très loin, sans faire de compromis inutiles. Et maintenant, il consomme un peu moins dans le processus.
À surveiller de près
L’arrivée du nouveau Land Cruiser hybride est prévue en Europe courant 2024. Les tarifs n’ont pas encore été officiellement annoncés pour la France, mais ils devraient se situer entre 70 000 € et 85 000 € selon les finitions. Ce n’est pas donné, mais on parle d’un véhicule conçu pour affronter bien plus que les trottoirs de centre-ville.
La seule vraie question est : serez-vous prêt à lui faire quitter l’asphalte ? Car c’est là qu’il excelle, même en version hybride. Et au vu de son pedigree, parier contre lui relève de l’exercice périlleux.
À suivre sur AutoAxe pour les premiers essais, dès que le véhicule sera disponible sur nos routes (et hors des routes, évidemment).